Il m’a souvent été reproché d’être trop réaliste (ou pas assez). Ça ne change pas mon travail. Bien conscient que je ne plairai jamais à tout le monde, je dessine avec la technique qui me ressemble le plus, les thèmes qui m’intéressent le plus. C’est ce qui me permet également de rester authentique dans mon approche. Pis, de toute façon, il faut bien trancher quelque part. Alors Le style est délibéré : mûrement réfléchi et décomplexé. Alors je ne vais pas trembler devant la critique.
Un style pas du tout académique.
Il faut comprendre que je suis fortement influencé par l‘urban sketching ; une activité artistique que je pratique régulièrement. Cette même activité qui me sert normalement à capturer un moment en ville, dans un café, en soirée, avec un trait vivant (on me dit un peu bordélique dans l’oreillette). Cela implique de dessiner sans filet de sécurité – sans crayonné préalable –. On finit par chercher la beauté dans le minimalisme, tout en développant une aptitude à se défaire de la perfection. Le but n’est d’ailleurs pas là, mais dans l’évocation d’une ambiance, d’une émotion ou une pulsion.
Une approche pas du tout pudique
Bien. Pour le moment, on a le style. C’est un bon début. Mais qu’en est-il du thème ? Dois-je plonger dans le porno frontal, ou laisser place à l’interprétation, à l’imaginaire, avec une approche plus douce et suggestive ? Je pense qu’il y a un temps pour tout. Mais, de façon générale, je préfère l’ambiguïté à l’évidence. Et même en montrant les corps, et ce qui d’ordinaire se cache, je le fais avec cette volonté de rester dans l’entre-deux : ni pudique, ni cru.
Quoiqu’il en soit, approcher le sujet avec subtilité reste compliqué. Car ce qui pourrait sembler vulgaire pour l’un serait un point de vue décomplexé voire assumé pour l’autre.
Bref, dans tous les cas, si une poignée de personnes se reconnaissent dans ce que je fais, j’ai déjà atteint un de mes objectifs.
L’art, oui… mais à quel prix ?
Comment ça mes objectifs ? Mhmm… J’aimerais faire l’artiste désintéressé, MAIS (et oui)… outre le fait que le matériel me coûte un bras et que je passe énormément de temps à travailler sur Queer Art Codex, je dois manger et vivre dignement (oué, je sais, c’est dingue). Dans l’idéal – et ce serait l’autre objectif – je pourrais vivre de ce que je crée, sans jamais trahir l’esprit de mes œuvres. Soit dit en passant, je tiens aussi à ce que mes créations restent accessibles, même pour celles et ceux dont les bourses ne débordent pas (au sens financier, hein, pas la peine de faire les malins).
Ce sera tout pour aujourd’hui. Merci d’avoir pris le temps de lire. Et si jamais tu veux jeter un œil, tu sais où me trouver.
Allez, bisous !